2022

- Journal of the Russell Society — Vol 1, partie 1
- Journal of the Russell Society — Vol 1, partie 2
- Journal of the Russell Society — Vol 1, partie 3
- Journal of the Russell Society — Vol 1, partie 4
- Journal of the Russell Society — Vol 2, partie 1
- Journal of the Russell Society — Vol 2, partie 2
- Journal of the Russell Society — Vol 3, partie 1
- Journal of the Russell Society — Vol 3, partie 2
- Journal of the Russell Society — Vol 4, partie 1
- Journal of the Russell Society — Vol 4, partie 2
- Journal of the Russell Society — Vol 5, partie 1
- Journal of the Russell Society — Vol 5, partie 2
- Journal of the Russell Society — Vol 6, partie 1
- Journal of the Russell Society — Vol 6, partie 2
- Journal of the Russell Society — Vol 7, partie 1
- Journal of the Russell Society — Vol 7, partie 2
- Journal of the Russell Society — Vol 8, partie 1
- Journal of the Russell Society — Vol 8, partie 2
- Journal of the Russell Society — Vol 9
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- Journal of the Russell Society — Vol 12
- Journal of the Russell Society — Vol 13
- Journal of the Russell Society — Vol 14
- Journal of the Russell Society — Vol 15
- Journal of the Russell Society — Vol 16
- Journal of the Russell Society — Vol 17
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- Journal of the Russell Society — Vol 19
- Journal of the Russell Society — Vol 20
- Journal of the Russell Society — Vol 21
- Journal of the Russell Society — Vol 22
- Journal of the Russell Society — Vol 23
- Journal of the Russell Society — Vol 24
- Journal of the Russell Society — Vol 25
À noter un article très intéressant au sujet du « water spar » et le casse-tête sémantique que ce nom pose lorsque l’on regarde son évolution dans le temps. J’apprécie énormément ce genre d’article qui sort un peu de l’ordinaire.
Au sommaire :
- Éditorial : Des jubilés minéralogiques /Mineralogical Jubilees (s’agissant du 25e volume, jubilé d’argent, qui coïncide sur les 50 ans de la société, jubilé d’or, j’ai traduit l’intégralité de l’éditorial plus bas. Une lecture intéressante, évidemment.)
- Articles
- Méditations sur la découverte d’un spath massif et poreux : localité type et histoire de la Witherite / Pondering the Discovery of Aerated Ponderous Spar:The Type Locality and Early History of Witherite
Auteur : Tom F. Cotterell
Page 10-56 - Revue des minéraux du ravin des mines de plomb, Anglezarke, Chorley, Lancashire: la localité type de la witherite / A Review of the Minerals of Lead Mines Clough, Anglezarke, Chorley, Lancashire:The Type Locality for Witherite
Auteurs : David Alderton, John Chapman, Christine Critchley, David I. Green, Jeremy Poole et Stephen Moreton
Page 57-79 - Les minéraux du supergroupe des apatites contenant du plomb de Leadhills–Wanlockhead, Écosse méridionale / Lead-Bearing Apatite-Supergroup Minerals from Leadhills–Wanlockhead Southern Scotland
Auteurs : David I. Green et Andrew G. Tindle
Page 80-88 - Note technique : calculer la formule empirique des minéraux du supergroupe des apatites contenant du plomb / Technical Note: Calculating the Empirical Formulae of Lead-Bearing Apatite-Supergroup Minerals
Auteurs : David I. Green et Andrew G. Tindle
Page 89-100 - Un réexamen de la collieite de Wanlockhead, Dumfries et Galloway / A Re-Examination of ‘Collieite’ from Wanlockhead, Dumfries and Galloway
Auteurs : Tom F. Cotterell, David I. Green et Michael S. Rumsey
Page 101-106 - La phosphohedyphane de Wanlockhead : une espèce commune, mais souvent identifiée par erreur / Phosphohedyphane from Wanlockhead: a Common but Widely Misidentified Species
Auteurs : Tom F. Cotterell et Piotr Skotnicki
Page 107-113 - La composition de la pyromorphite de la carrière de Coldstones, Greenhow, North Yorkshire / The Composition of Pyromorphite from Coldstones Quarry, Greenhow, North Yorkshire
Auteurs : David I. Green et Andrew G. Tindle
Page 114-117 - Alexander Thoms : une étude biographique / Alexander Thoms: A Biographical Study
Auteur : Hamish H. Johnston
Page 118-123 - Alexander Thoms : sa collection et son héritage minéralogique / Alexander Thoms: His Collections and Mineralogical Legacy
Auteur : Michael McMullen
Page 124-132 - The “Géognosie et la minéralogie de l’Écosse” : un travail exemplaire de Matthew Forster Heddle / The Geognosy and Mineralogy of Scotland: A Unique Work by Matthew Forster Heddle
Auteur : Hamish H. Johnston
Page 133-138 - Peter Murray, naturaliste, médecin and philanthrope : un collectionneur oublié du Yorkshire / Peter Murray, Naturalist, Physician and Philanthropist: À Forgotten Yorkshire Collector
Auteurs : Peter J. Briscoe, Alison J. Depledge, David I. Green, Jim Middleton et Michael S. Rumsey
Page 139-172 - La prosopite de la veine de Copperthwaite, Swaledale, North Yorkshire : une deuxième occurrence britannique / Prosopite from Copperthwaite Vein, Swaledale, North Yorkshire: À Second British Occurrence
Auteurs : Peter J. Briscoe, John Chapman, David I. Green et Stephen Moreton
Page 173-176 - La fraipontite des Pennines du Yorkshire / Fraipontite from the Yorkshire Pennines
Auteurs : John Chapman, David I. Green, David McCallum et Stephen Moreton
Page 177-183 - Water Spar[1]L’article traite spécifiquement de l’évolution du sens de water spar, et donc de sa traduction. Je le laisse donc non traduit, mais adulaire serait la traduction moderne de « spath … Lire la suite : un casse-tête sémantique / Water Spar: a Semantic Puzzle
Auteurs : David I. Green et David McCallum
Page 184-187 - Minéralisation d’antimoine dans le district d’English Lake : une revue / Antimony Mineralisation in the English Lake District: A Review
Auteurs : Brian Young, Peter K. Todhunter et Andy Hopkirk
Page 188-200 - Ferrisurite de Wanlockhead, Dumfries et Galloway : la première occurrence en Grande-Bretagne / Ferrisurite from Wanlockhead, Dumfries and Galloway: the First British Occurrence
Auteur : Michael S. Rumsey
Page 201-204 - Köttigite de la mine Strontian, Strontian, Argyll : une première occurrence écossaise / Köttigite from Strontian Mine, Strontian, Argyll: A First Scottish Occurrence
Auteurs : David I. Green et David McCallum
Page 205-208 - La première occurrence britannique d’un minéral du supergroupe des betpakdalite à la mine Carrock, Caldbeck Fells, Cumbria / The First British Occurrence of a Betpakdalite-Supergroup Mineral at Carrock Mine, Caldbeck Fells, Cumbria
Auteur : Michael S. Rumsey
Page 209-212 - Diaboleite de la mine Penberthy Croft, St Hilary, Cornwall / Diaboleite from Penberthy Croft Mine, St Hilary, Cornwall
Auteur : Steve A. Rust
Page 213-216
- Méditations sur la découverte d’un spath massif et poreux : localité type et histoire de la Witherite / Pondering the Discovery of Aerated Ponderous Spar:The Type Locality and Early History of Witherite
- Revue bibliographique :
- « Making it Mine: Sir Arthur Russell and his Mineral Collection »
Auteur de la revue : Phil Taylor
- « Making it Mine: Sir Arthur Russell and his Mineral Collection »
En outre, des images 3D accompagnent ce volume :
Editorial (traduction personnelle) :
ReplierJubilés minéralogiques
Lire la suiteBienvenue dans le JRS numéro 25 qui, par une coïncidence mathématique, célèbre le jubilé d’argent du Journal en même temps que le jubilé d’or de la Société. Les précédentes éditions du Journal montrent à quel point la minéralogie est connectée à d’autres domaines. De nombreux articles contiennent des digressions historiques, et parfois même des incursions en archéologie (pierres à aiguiser dans le JRS 23) ou en botanique (lichens dans le JRS 5). Des recherches récentes ont mis en évidence les liens entre les associations minérales et la biosphère (Hazen et Morrison, 2022). L’oxygène est un élément extrêmement réactif, et l’atmosphère de notre planète est presque incroyablement improbable. C’est lui qui est responsable de la formation des minéraux supergènes inhabituels chers aux collectionneurs (Fig. 1) — tout en soutenant la vie.
Comme promis dans l’éditorial précédent, ce numéro propose plusieurs articles sur l’histoire de la minéralogie britannique. En cette année jubilaire, les auteurs se sont surpassés. On y trouve la description de localités peu connues, d’espèces rares (dont plusieurs premières occurrences dans les îles Britanniques), des études topographiques et des notes techniques. Nous commençons par la withérite, un minéral particulièrement apprécié au Royaume-Uni, sujet de deux articles qui rassemblent ces thématiques.
La culture populaire a une fascination pour les listes. Un article de presse listant les « dix choses les plus étranges trouvées lors de prospections au détecteur de métaux » a conduit à s’interroger sur les dix espèces minérales britanniques les plus emblématiques. Une question sans véritable sens, qui peut recevoir bien des réponses. La beauté, après tout, est dans l’œil de celui qui regarde. La biographie récente de Sir Arthur Russell par Roy Starkey (voir la recension dans ce numéro) propose une solution possible : les dix espèces britanniques les plus importantes de la Collection Russell, dans l’ordre décroissant, sont : fluorine, calcite, barytine, cassitérite, quartz, galène, blende, withérite, pyromorphite et apatite (Starkey, 2022 : p. 242). Les collectionneurs pourront ne pas être d’accord avec certains de ces choix, mais beaucoup incluraient probablement la withérite dans leur propre « top 10 ».
Le nord de l’Angleterre possède une concentration remarquable de localités de withérite de classe mondiale. La plupart des collectionneurs connaissent les spécimens exceptionnels de la mine de Fallowfield dans le Northumberland et de la mine de Nentsberry Haggs à la frontière entre ce comté et la Cumbria. On peut y ajouter la mine de Settlingstones (Northumberland), qui a produit d’énormes masses globulaires ; des filons du bassin houiller de Durham, qui ont livré de superbes cristaux pseudohexagonaux ; des sites d’Arkengarthdale (North Yorkshire), où James Sowerby a illustré des spécimens remarquables ; et plusieurs mines autour du village de Nenthead en Cumbria. La localité où le minéral a été décrit par William Withering dans les années 1780 s’est perdue au milieu de cette profusion. Les textes modernes indiquent souvent qu’il provient d’Alston Moor, mais cela semble être une fausse piste délibérée. L’examen attentif des références anciennes et de spécimens dans les collections contemporaines, rapporté par Tom Cotterell dans ce numéro, ainsi que l’étude de spécimens modernes bien documentés dans les collections de deux anciens membres de la Société, montrent que la localité-type est en réalité Lead Mines Clough dans la paroisse d’Anglezarke près de Chorley, dans le Lancashire.
La pyromorphite (voir Fig. 1) figure à côté de la withérite dans la liste de Sir Arthur Russell et apparaîtrait sans doute aussi dans le « top 10 » de nombreux collectionneurs britanniques. Les « plomb-apatites », principalement la pyromorphite, la mimétite et la vanadinite, ainsi que les plus rares hédyphane et phosphohédyphane, se rencontrent dans de nombreuses localités britanniques, dont certaines d’importance internationale (Wheal Alfred, Cornouailles ; mine de Bwlch Glas, Ceredigion ; plusieurs sites dans les Caldbeck Fells, Cumbria ; et le district de Leadhills–Wanlockhead en Écosse méridionale). La composition des spécimens de ce dernier district est discutée par David Green et Andy Tindle dans ce numéro. Leurs analyses permettent d’explorer la nature du minéral désormais disqualifié « collieite ». Celui-ci s’avère être un mélange de mottramite, de pyromorphite/phosphohédyphane et de vanadinite. De nombreux spécimens étiquetés « pyromorphite » de Leadhills–Wanlockhead sont en fait de la phosphohédyphane. Cette erreur d’identification fréquente est détaillée par Tom Cotterell et Piotr Skotnicki.
Trois articles de ce numéro réhabilitent des collectionneurs et collections oubliés. Hamish Johnston et Michael McMullen retracent la vie d’Alexander Thoms, dont la collection est conservée au Hunterian Museum de Glasgow. Thoms est connu de nombreux collectionneurs pour son rôle dans la publication de The Mineralogy of Scotland après le décès de Matthew Forster Heddle. Sa vie, ses collections personnelles et ses autres contributions à la minéralogie n’avaient jamais été documentées jusqu’à présent.
Peter Briscoe et ses collègues éclairent le monde obscur des collectionneurs du Yorkshire au XIXe siècle et les contributions de Peter Murray, né en Jamaïque. Médecin et philanthrope, Murray découvrit la première célestine et la première strontianite du comté et fit d’importantes donations à de nombreuses collections institutionnelles. Malheureusement, presque rien n’a pu être identifié parmi ses dons aux musées provinciaux. Les seuls minéraux dont l’attribution est certaine se trouvent au Natural History Museum de Londres.
Thoms et Murray sont tous deux liés aux universités de St Andrews et d’Édimbourg. Même si aucun lien direct n’a été établi, la minéralogie du XIXe siècle était un « petit monde » au sens mathématique, et leurs réseaux sociaux se sont probablement croisés (le lien entre Thoms et Murray en deux étapes ou moins est laissé comme exercice aux lecteurs amateurs d’un équivalent minéralogique du « jeu de Kevin Bacon »).
En plus de son portrait de Thoms, Hamish Johnston propose un compte rendu de The Geognosy and Mineralogy of Scotland, un ouvrage fascinant écrit par le mentor de Thoms, Matthew Forster Heddle. Quiconque a la chance de posséder un exemplaire de ce livre rare détient presque à coup sûr quelque chose d’unique : aucun exemplaire (à la connaissance actuelle de l’auteur) n’est identique à un autre. Un catalogue détaillé du contenu des différentes copies est en cours de préparation et Hamish serait heureux d’entendre tout lecteur possédant un exemplaire.
En restant sur le thème écossais, Mike Rumsey et Steve Rust décrivent la ferrisurite, carbonate-silicate de plomb rare, provenant de Whyte’s Cleuch, Wanlockhead (première occurrence britannique). Le district de Leadhills–Wanlockhead est un véritable point chaud pour les silicates de plomb inhabituels, et les lecteurs sont encouragés à examiner leurs collections à la recherche d’autres espèces.
Une première occurrence écossaise du minéral du groupe de la vivianite, la köttigite, est signalée sur des spécimens collectés par David McCallum à Strontian, Argyll. La köttigite a été identifiée par hasard lors de recherches de millérite dans des métabasites à filonnets. Les minéraux du groupe de la vivianite ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être : la couleur est un mauvais indicateur de composition et la köttigite pourrait se révéler plus commune que ne le suggèrent les quelques signalements britanniques.
Les localités des Caldbeck Fells, Cumbria, ont occupé plus de colonnes dans ce journal que n’importe quelle autre région des îles Britanniques. Mike Rumsey décrit la première occurrence britannique d’un minéral du supergroupe de la betpakdalite à la mine de Carrock. Les minéraux de ce supergroupe sont difficiles à caractériser au niveau de l’espèce et se confondent facilement avec d’autres phases poudreuses jaunes produites par l’oxydation de la molybdénite.
Toujours dans les raretés colorées, Steve Rust décrit la diaboléite, chlorure de plomb et de cuivre, provenant de la mine de Penberthy Croft, St Hilary, Cornouailles. Bien que la Cornouailles soit le joyau de la minéralogie britannique, ses minéraux n’avaient pas figuré dans les récents numéros du JRS. La vitalité passée de la collecte dans le comté est bien relatée par David Lloyd dans ses journaux récemment publiés Portals Picks and Pasties (Lloyd, 2022). À en juger par les écrits de David, de nombreuses localités inhabituelles et intéressantes restent à décrire.
Le Royal Cornwall Museum de Truro est familier à de nombreux lecteurs (Penhallurick, 1995). Sir Arthur Russell tenait la collection en très haute estime et affirmait (Russell, 1952) que :
« [La collection Rashleigh] fut pendant de nombreuses années sans équivalent, tant dans le comté de Cornouailles qu’en Grande-Bretagne, et en ce qui concerne de nombreux minéraux de Cornouailles, elle restera toujours inégalée. »La seule publication qui compare directement les grands musées minéralogiques européens (Burchard et Bode, 1986) conclut que :
« Le musée de comté peu connu de Truro possède sûrement la plus grande et la plus belle collection de minéraux provenant des localités classiques de Cornouailles », et les auteurs classent plus de minéraux dans leur catégorie « excellent » (réservée aux tout meilleurs spécimens) que tout autre musée britannique, à l’exception du Natural History Museum.L’état financier précaire actuel de l’organisation met ces collections en danger. Les musées ont subi des réductions successives de budget ces dernières années et, bien que les standards organisationnels se soient améliorés, le manque d’intérêt et de compréhension des collections dans de nombreuses directions est choquant. Ce serait une tragédie si la dernière grande collection provinciale de minéraux de Grande-Bretagne venait à disparaître.
Les études topographiques sont un pilier du JRS et, dans ce volume, Brian Young et ses collègues livrent une remarquable étude de la minéralisation à l’antimoine dans les roches paléozoïques du Lake District. Cet article, qui inclut plusieurs descriptions de sites où des recherches complémentaires seraient souhaitables, deviendra la référence incontournable pour les futures études de ce type de minéralisation dans la région.
Un fil conducteur traverse plusieurs articles de ce numéro (collieite et withérite, par exemple) : celui des « preuves non fiables ». Ces erreurs finissent par s’enraciner dans la littérature. Internet (qui n’existait pas lors de la parution du premier volume de ce journal) n’est pas à l’abri de l’erreur et les chercheurs doivent rester sceptiques. L’affirmation selon laquelle la mine de Brownley Hill en Cumbria serait la localité-type de la withérite est complètement démontée par Tom Cotterell dans ce numéro.
L’éditeur a rencontré des affirmations tout aussi étranges en recherchant l’histoire ancienne des minéraux du strontium (voir l’article sur Peter Murray dans ce numéro). Le site habituellement fiable RRuff¹ suggère que la première utilisation du nom « célestine » se trouve chez Bras-de-Fer (1778 : p. 99) (Fig. 4). Il vaut la peine de vérifier ces affirmations. L’élément strontium n’avait pas encore été découvert à cette époque et le nom « célestine » était encore plus lointain.
Les premières analyses de sulfate de strontium naturel furent publiées par Martin Heinrich Klaproth (1797 : pp. 92–98), qui décrivit le « Schwefelsaüren Strontianits [sulfate de strontium] » de Frankstown en Pennsylvanie dans le second volume de ses Contributions à la connaissance chimique des minéraux. Bell’s Mill, près de Frankstown dans le comté de Blair, Pennsylvanie, est considérée comme la localité-type. Le nom célestine fut ensuite proposé par Abraham Gottlieb Werner, passionné par la classification et la nomenclature minérales, mais qui laissa à ses collègues le soin de publier. Dans son Manuel de minéralogie, Emmerling (1799 : p. 859) note :
« M. Werner a ajouté le nom célestine, qui a été tiré de sa couleur, et qui désigne désormais cette espèce. »L’éditeur serait heureux d’entendre tout lecteur qui pourrait éclairer cette étrange histoire. Une plaisanterie, peut-être ? Si c’est le cas, les lecteurs familiers de l’histoire de la texasite et du bien nommé W.W. Crook III (1977) savent que ce ne serait pas un cas isolé. Peut-être une illusion du même genre que celle de « l’excentrique Randolph Kirkpatrick » (conservateur adjoint au British Museum) et sa « numinous nummulosphere » (Gould, 1980). Mais il existe probablement une explication plus innocente. De tels mystères ajoutent une dimension humaine à la minéralogie. Un PDF du volume peut-être apocryphe de Louis Bras-de-Fer est actuellement disponible en téléchargement gratuit sur le site RRuff (2022).
Revenant à ce numéro du JRS, de courts articles de Peter Briscoe, John Chapman et leurs collègues décrivent les espèces rares et plutôt discrètes que sont la fraipontite et la prosopite dans des localités du Yorkshire. Pour paraphraser Robert Hazen : la plupart des minéraux restant à découvrir sont blancs et mal cristallisés.
On espère que les lecteurs ont eu l’occasion de regarder les images anaglyphes produites par John Chapman en supplément du JRS 24. Ces images offrent une manière fascinante d’apprécier les spécimens, surtout lorsqu’elles sont combinées avec les techniques d’empilement d’images (stacking).
La technique consistant à « empiler » des images prises à de très faibles incréments de profondeur est couramment utilisée pour améliorer la profondeur de champ des images de petits spécimens. L’un des inconvénients de cette méthode est que tous les éléments semblent se trouver dans un même plan. La véritable apparence tridimensionnelle du spécimen est mal rendue.
Lorsqu’un minéral est étudié au stéréomicroscope, chaque œil le voit sous un angle compris entre environ quatre et six degrés par rapport à la verticale. Le cerveau fusionne ces images séparées pour produire une impression tridimensionnelle contenant des informations de profondeur.
L’imagerie tridimensionnelle (3D en abrégé) permet de retrouver ces informations de profondeur en combinant deux images bidimensionnelles. En combinaison avec l’empilement d’images, il est possible de produire des images avec une profondeur de champ étendue, offrant un niveau de détail inégalé. On peut (avec un système optique approprié) observer des spécimens avec une combinaison de grossissement, de résolution et de profondeur de champ supérieure à ce que permettent les meilleurs stéréomicroscopes de recherche modernes. Et ces images peuvent être partagées.
Il vaut la peine de noter que la 3D peut être générée de plusieurs manières, chacune ayant ses avantages et inconvénients. Les trois principales techniques sont :
Les images gauche et droite peuvent être imprimées ou affichées côte à côte sur un écran. Dans ce format, toutes les couleurs naturelles du spécimen sont préservées. Certaines personnes parviennent à « visionner librement » ces paires d’images, mais la plupart ont besoin d’une aide optique (comme le visionneur autrefois fourni par The Mineralogical Record). L’inconvénient de cette technique est que chaque image ne peut dépasser environ 65 mm de large (distance interpupillaire), car peu de gens peuvent faire diverger leur regard au-delà.
Les images gauche et droite peuvent être combinées dans une seule image, imprimée en couleurs complémentaires, en anaglyphe. En général, les couleurs sont rouge et cyan, bien que le jaune et le violet puissent aussi être utilisés. L’inconvénient est que les anaglyphes ne restituent pas correctement les teintes proches de celles des filtres des lunettes. L’avantage est que l’image peut être agrandie pour visualiser les plus petits détails que le système peut résoudre. De simples lunettes rouge-cyan suffisent pour la visualisation (Fig. 5).
Les images droite et gauche peuvent être superposées et soit projetées, soit affichées sur un écran de télévision 3D. Dans cette technique, les images sont séparées grâce à des lunettes polarisantes ou des « lunettes à obturateur » utilisant la technologie LCD pour alterner l’affichage gauche/droite en synchronisation avec la sortie. L’action est si rapide qu’elle est imperceptible, et cette méthode est actuellement considérée comme la meilleure disponible. La couleur naturelle du spécimen est préservée et la taille de l’écran permet un examen assez rapproché.
L’image reproduite ici (Fig. 5) fait partie d’un ensemble disponible sur le site de la Russell Society pour accompagner les articles de ce numéro.
Les lecteurs intéressés par l’impression savent peut-être que certaines couleurs affichables en RVB à l’écran ne peuvent pas être imprimées en CMJN — c’est ce qu’on appelle une erreur « hors gamut ». La pyromorphite verte de Coldstones Quarry décrite dans ce numéro est particulièrement difficile à reproduire, et deux images ont été ajoutées sur le site Web pour la montrer dans ses vraies couleurs.
Pour conclure cet éditorial, les lecteurs se souviendront que le JRS 21 contient un compte rendu des minéraux du bassin houiller du Yorkshire (Bateman et al., 2018). Remarquablement peu de choses d’intérêt minéralogique ont été préservées malgré les milliards de tonnes de matériaux déplacés par l’industrie charbonnière britannique. Un spécimen de marcassite provenant de l’exploitation à ciel ouvert de Temple Meads, près de Leeds, est apparu récemment dans une vente de collection (Fig. 6). Cet immense site à ciel ouvert, situé à quelques kilomètres du domicile de l’éditeur, est aujourd’hui complètement réhabilité. Il a produit plusieurs millions de tonnes de charbon dans la seconde moitié du XXe siècle, mais il ne semble pas exister le moindre recensement minéralogique. La base de connaissances sur la minéralogie britannique, bien que profonde et détaillée par endroits, présente d’énormes lacunes et offre encore beaucoup de possibilités de contribution pour le chercheur intéressé. Cette réflexion est une bonne conclusion pour clore le mandat de l’éditeur actuel.
Notes
| ↑1 | L’article traite spécifiquement de l’évolution du sens de water spar, et donc de sa traduction. Je le laisse donc non traduit, mais adulaire serait la traduction moderne de « spath d’eau », qui serait plutôt une traduction plus ancienne |
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