Je me suis demandé un moment si je devais inclure les cartes dans l’inventaire de la bibliothèque. En effet, ce ne sont pas vraiment des livres ni des revues. Et pourtant, ce sont des supports d’information incontournables pour l’amateur de géologie comme de minéralogie.

Avertissement : il est évident que la plupart des états ont leurs instituts géographiques, leurs bureaux des mines, parfois la même administration ou le même organisme en charge des deux domaines[1]Par exemple, l’USGS américain, le CITGC canadien, l’Ordnance Suvey britannique ou encore le BKG allemand. ; je me cantonnerai cependant, sur cette page, à la France et à ses territoires.

Quelles cartes ?

Cartes IGN (Série Bleue)
Des cartes IGN (Série Bleue)

La carte topographique

Une carte IGN[2]Institut Géographique National, aujourd’hui appelé Institut national de l’information géographique et forestière, ign.fr., la carte topographique par excellence (la bonne vieille carte d’état-major de nos grands-pères), quelle que soit son échelle, est clairement un document cartographique qui vit sa vie, tout seul, sans nécessairement avoir besoin d’un document explicatif (la compréhension de la légende est quand même un passage obligé, en particulier si l’on n’est pas habitué). Un bon sens de l’orientation, une boussole le cas échéant, et c’est bon. Je ne considérerai donc pas ces cartes comme faisant partie de la bibliothèque, même si j’en ai rempli quelques cartons au fil du temps (une rubrique cartothèque pourrait avoir de l’intérêt cependant, pour certaines cartes thématiques).

Cartes géologiques (BRGM)

La carte géologique

Une carte géologique, c’est déjà plus complexe. En effet, ces cartes sont toujours accompagnées d’une notice géologique plus ou moins conséquente (quelques dizaines de pages le plus souvent[3]Je me souviens de la feuille de Murat, dans le Cantal, qui avait plus de 250 pages !), en France en tout cas. La notice apporte des informations complémentaires que la carte seule, avec sa légende, ne peut pas fournir sur un simple plan en deux dimensions : lithologie (nature des formations), âge des terrains (déterminé par datation radiométrique ou simplement pas les fossiles), matériaux utiles (mines et carrières). Carte et notice sont donc complémentaires. Et l’on peut donc imaginer que cette paire de documents constitue déjà une forme d’élément de littérature[4]A noter que la plus grande partie de ces ressources est désormais disponible en ligne, gratuitement, via le site internet du BRGM ; voir l’article InfoTerre – BRGM..

Atlas d’initiation aux cartes et coupes géologiques — Denis Sorel — Pierre Vergely
Atlas d’initiation aux cartes et coupes géologiques

À toutes fins utiles, j’ai glissé dans la sélection d’ouvrages de cette section les désormais classique Atlas d’initiation aux cartes et coupes géologiques. S’il n’est évidemment pas une carte, comme les autres éléments de cette rubrique, il constitue une excellente introduction à la compréhension des « cartes géol’ » et à leur lecture, pas toujours simple (voire jamais simple). Et en rappelant les principes mêmes de la cartographie, il accompagne le débutant dans ses premiers pas sur cette riche thématique.

Les cartes des ressources du sous-sol

La carte minière est encore une autre catégorie de carte, presque une tradition française[5]La lecture de l’article de Jean Meloux, publié dans Minéraux & Fossiles en 1981, au sujet de la Carte des gîtes minéraux de la France à 1/500 000, et intégralement recopié ici, replace … Lire la suite. Consacrée aux ressources du sous-sol, elle tente de rendre lisible une grande quantité d’informations d’un coup d’œil (c’est le cas de la Carte des gîtes minéraux de la France à 1/500 000). Et si l’information qu’elle contient est rapidement obsolète[6]Spoiler alert : il n’y a plus de mines en France métropolitaine depuis près de vingt ans., elle marque d’un tampon à date un état des lieux à un moment donné, à l’image de l’Inventaire minéralogique de France, et permet de se rendre compte non seulement de la puissance minière de la France jusqu’au siècle dernier, mais aussi de comprendre les paysages d’aujourd’hui et de replacer dans leur contexte certains échantillons minéralogiques des collections du passé. Et comme la carte seule est souvent insuffisante à rendre compte de la situation que ses auteurs cherchent à mettre en avant, elle est, comme la carte géologique avec sa notice, souvent accompagnée d’un livret ou d’un catalogue, quand elle n’est pas simplement intégrée à un ouvrage entier comme ceux de la rubrique Sur les mines…

Alors ?

Alors j’ai simplement regardé sur mes étagères et j’ai réalisé qu’en plus des cartes dont je viens de parler, bien rangées dans quelques cartons, j’ai un certain nombre de documents, appelons-les comme ça, qui contiennent à la fois un livre (plus souvent un livret) et une carte. Un bundle, comme disent les anglo-saxons.

Dans ces cas, carte et livre forment un ensemble cohérent et, un peu comme les cartes géologiques, s’utilisent aussi bien conjointement que séparément[7]La plupart du temps, ces cartes ont vocation à fournir une représentation spatiale d’ensemble selon une thématique plutôt qu’à servir de guide sur le terrain, comme une carte TOP 25 de … Lire la suite.

Ce sont ces ensembles que je souhaite traiter ici et dont je propose de faire l’inventaire.

D’abord, ci-dessous, ceux qui appartiennent à des séries.

Carte des gîtes minéraux de la France

Carte des gîtes minéraux de la France

Il n’y a pas si longtemps, avant internet, ces huit documents constituaient une source unique d’information sur les gîtes minéraux. C’était surtout la carte qui l’accompagnait qui, en plus d’être superbe, faisait le véritable intérêt de chaque publication.


Remarque : j’ai préféré lister séparément les guides thématiques qui contiennent, de fait, des cartes comme partie intégrante de leur contenu. Vous trouverez ces guides sur la page Des guides.


Comme la plupart de ces ensembles sont publiés seuls (en dehors de séries), je le liste « en vrac » ci-dessous :

Notes

Notes
1 Par exemple, l’USGS américain, le CITGC canadien, l’Ordnance Suvey britannique ou encore le BKG allemand.
2 Institut Géographique National, aujourd’hui appelé Institut national de l’information géographique et forestière, ign.fr.
3 Je me souviens de la feuille de Murat, dans le Cantal, qui avait plus de 250 pages !
4 A noter que la plus grande partie de ces ressources est désormais disponible en ligne, gratuitement, via le site internet du BRGM ; voir l’article InfoTerre – BRGM.
5 La lecture de l’article de Jean Meloux, publié dans Minéraux & Fossiles en 1981, au sujet de la Carte des gîtes minéraux de la France à 1/500 000, et intégralement recopié ici, replace merveilleusement bien les nouvelles cartes dans la longue lignée de cartes des ressources minières.
6 Spoiler alert : il n’y a plus de mines en France métropolitaine depuis près de vingt ans.
7 La plupart du temps, ces cartes ont vocation à fournir une représentation spatiale d’ensemble selon une thématique plutôt qu’à servir de guide sur le terrain, comme une carte TOP 25 de l’IGN.

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