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En 2018, plus précisément le 5 décembre 2018, « le Lacroix » (petit nom pour « Minéralogie de la France et de ses colonies : description physique et chimique des minéraux, étude des conditions géologiques de leurs gisements ») tombe dans le domaine public.
Cette édition était déjà disponible sur internet depuis des années, en cherchant bien, par l’intermédiaire des sites de quelques grandes bibliothèques, notamment américaines, sans toutefois respecter à la lettre le droit français qui demande que l’on attende 70 ans après le décès de l’auteur pour que son œuvre tombe dans le domaine public (si Lacroix[1]Alfred Lacroix dans Wikipédia était mort pour la France, nous aurions dû attendre 30 ans de plus !)
Il est tentant d’écrire un article sur le personnage, et ça arrivera certainement, mais je souhaite ici surtout faciliter l’accès aux documents tels qu’ils sont disponibles sur internet, dès à présent, et là où je pense qu’ils sont le plus pratique d’accès et le mieux mis en valeur.
En effet, l’édition originale est aujourd’hui un objet de collection et se trouve à prix d’or sur des sites marchands ou chez certains bouquinistes. Sa réédition des années 1970 aussi. Je sais que beaucoup d’amateurs en ont un exemplaire (par exemplaire, j’entends l’ensemble de tous les tomes), transmis de famille ou acquis au hasard des rencontres. Pour ma part, je n’en ai pas, mais je me réfère à des copies en PDF que j’ai téléchargées, il y a quelques années, sur le site de la Bibliothèque de Toronto.
Parce qu’en fait, à moins d’apprécier et de valoriser les livres anciens (c’est mon cas) et de pouvoir se les offrir (ce n’est pas mon cas), c’est le contenu qui importe, en particulier pour l’usage que nous en avons. En effet, « Le Lacroix » est mentionné en référence dans une multitude d’articles depuis plus d’un siècle, mais aussi dans des publications plus récentes, dès lors qu’ils ont une bibliographie digne de ce nom, dans des périodiques ou sur des sites internet (je pense à Mindat[2]Mindat : lire l’article Mindat, cékoitesse — Visiter le site internet). Et c’est un vrai bonheur que de pouvoir s’y référer directement.
Une référence datée, voire surannée ?
C’est sûr, certains m’objecteront que ce sont des références qui commencent à dater. Ce n’est pas faux, et citer Lacroix n’est pas (plus) toujours utile ni nécessaire. Mais lorsque l’on évoque un site particulier, par exemple, je pense qu’il n’est pas inintéressant de mentionner ce que Lacroix a pu en dire, même un siècle plus tôt. Et puis, c’est rendre hommage à l’auteur que de rappeler que la minéralogie est une science qui s’est construite grâce à une succession d’hommes et de femmes, et aux traces qu’ils nous ont laissées. Ce n’est pas moi qui le dis :
Tout en donnant dans cet ouvrage la place la plus large possible à mes observations personnelles, je n’ai jamais négligé de signaler les travaux antérieurs et d’indiquer scrupuleusement les emprunts que je leur ai faits.
Alfred Lacroix, Minéralogie de la France[3]Voir la fiche ouvrage, ou directement sur Gallica (Tome 1, Introduction).
En outre, ce n’est pas non plus comme si les minéralogistes qui ont succédé à Lacroix avaient, tour à tour, mis à jour et enrichi sans discontinuer cette somme de connaissances (quelques projets, comme l’Inventaire minéralogique de la France, me donnent en partie tort sur ce point). Certains ouvrages restent parfois les dernières références, même un siècle plus tard.
La Bibliothèque Nationale de France — Gallica
Depuis septembre 2019, à travers son site Gallica[4]Gallica — Bibliothèque nationale de France — tous les Lacroix d’un coup, la BNF publie progressivement l’ensemble des tomes du Lacroix, que vous pouvez choisir de consulter en ligne ou de télécharger sous forme de PDF. Vous noterez que la numérisation a en outre permis d’ajouter la version texte qui peut servir pour une recherche (si généralement la reconnaissance des caractères n’est pas toujours efficace, il faut reconnaître que je job de la BNF est très très correct dès qu’on regarde le texte reconnu par OCR : très peu de déchet). Attention toutefois, car le téléchargement du PDF seul ne semble pas « embarquer » le texte, ce qui est dommage (lorsque c’est le cas, il est possible de sélectionner le texte, ou de faire des recherches, tout en affichant la « photo » des pages).
Les tomes ne sont pas sortis dans l’ordre non plus : le tome 1 est sorti le 27 octobre 2019 seulement, alors que le tome 5 était disponible depuis septembre de la même année (je suppose que cela prend du temps entre la date de mise en domaine public et l’ajout sur le fonds numérique de la BNF).
En cherchant bien, on le trouve à beaucoup d’endroits sur le net avec, selon la source, une reconnaissance de caractères plus précise, voire la construction d’un sommaire dans le PDF (parfois avec numérisation des pages ET reconnaissance de texte).
Pour chacun des volumes de « Minéralogie de la France et de ses colonies », vous trouverez ci-dessous un lien vers l’inventaire de ma bibliothèque, qui pour chaque volume tente de donner une introduction, ainsi qu’un lien vers Gallica et vers la copie hébergée sur ce site. (lire mon commentaire plus bas concernant Gallica et les risques encourus…)[5]certains tomes sont normalement divisés en plusieurs fascicules (les 2 et 4). Comme ils ne sont pas trop gros, j’ai choisi de les réunir dans un seul document. Idem sur Gallica, les 1 et 3 sont … Lire la suite
Un conseil en passant
Les fichiers PDF sont donc bien disponibles ici, sur Un caillou dans la poche, mais le lecteur est vivement encouragé à suivre les liens vers Gallica pour y découvrir l’outil puissant qu’il représente, notamment en matière de reconnaissance de caractères qui permet, notamment, d’y faire des recherches plain texte que ne permettent pas toujours les autres numérisations disponibles sur internet (par exemple, cherchez « Lozère » dans le tome 5). De plus, le fonds de la BNF est tel que l’accès au Lacroix peut et doit servir de prétexte à y passer plus de temps pour y découvrir des pépites ! Eh oui, si Alfred Lacroix est le dernier à être tombé dans le domaine public, il n’est pas le seul minéralogiste à s’y trouver. Il avait des maîtres, lui aussi, qui ont produit de très nombreux écrits sur leur discipline.
Une très grande partie de la littérature sur les sciences de la Terre produite ces derniers siècles (oui oui, on compte en siècles) s’y trouve aussi : Des Cloizeau, Beudant, Barrois, Brongniard, Lapparent, et tant d’autres avant eux.
Je ne résiste pas à partager avec vous un point de départ ici : https://gallica.bnf.fr/html/und/sciences/geologie
Avertissement : si vous y mettez le doigt, vous y mettrez la main ! Prévenez vos proches pour qu’ils vous en sortent de temps à autre : il faut bien manger et boire de temps en temps… Vous aurez été prévenus.
Quelques liens supplémentaires :
Une courte biographie d’Alfred Lacroix sur le site du Muséum National d’Histoire Naturelle
Alfred Lacroix, Minéralogie de la France sur Geowiki, l’Encyclopédie de géologie, minéralogie, paléontologie et autres Géosciences.
Notes
↑1 | Alfred Lacroix dans Wikipédia |
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↑2 | Mindat : lire l’article Mindat, cékoitesse — Visiter le site internet |
↑3 | Voir la fiche ouvrage, ou directement sur Gallica (Tome 1, Introduction). |
↑4 | Gallica — Bibliothèque nationale de France — tous les Lacroix d’un coup |
↑5 | certains tomes sont normalement divisés en plusieurs fascicules (les 2 et 4). Comme ils ne sont pas trop gros, j’ai choisi de les réunir dans un seul document. Idem sur Gallica, les 1 et 3 sont normalement divisés en 2 fascicules, mais apparemment ils constituent chacun 1 seul et même document, malgré leurs titres qui suggèrent qu’ils ne contiennent qu’une partie. |
J’ai mis à jour le lien vers le site du Muséum d’histoire naturelle, vers https://sciencepress.mnhn.fr/fr/periodiques/archives-serie7/2/1/1 une biographie d’Alfred Lacroix.
Je ne connaissais pas votre site. Bravo. Il y a de la passion derrière et c’est très bien
Bien à vous
Pierre-Jacques Chiappero
Merci Pierre-Jacques. Je suis honoré.