Voilà donc le dernier gros morceau de l’ensemble : le second supplément (introduction plus bas) et le tant attendu index géographique, à partir de la page 95.

Ou plutôt les index géographiques, puisqu’on y trouve tout d’abord l’index des localités françaises, d’Abaucourt, en Meurthe-et-Moselle, à Yvert, en Charente-Inférieure (aujourd’hui la Charente-Maritime).

Hormis les colonies qui faisaient partie du projet initial, Lacroix nous avait avertis de ses incursions au-delà des frontières françaises, afin de rester cohérent avec les séries géologiques (une formation géologique, en effet, ne connaît pas les limites politiques).

La liste des index nous rappelle l’époque à laquelle écrivait Lacroix. D’abord, l’index des pays limitrophes de la France, à commencer par… l’Alsace, suivie de la Belgique, l’Espagne, l’Italie, la Lorraine, la Suisse et, finalement les îles Anglo-Normandes.

Viennent ensuite, comme annoncé, les colonies françaises annotées par la remarque suivante de Lacroix :

Pendant les vingt années qu’a duré la publication de la Minéralogie de la France et de ses Colonies, des remaniements importants ont été effectués dans les divisions administratives des colonies françaises d’Afrique.

Il n’y a donc pas que la minéralogie qui a progressé dans l’intervalle, certains dessins sur le globe aussi (la géologie prouve que les frontières n’ont de sens que pour ceux qui les dessinent, mais l’humanité ne sait pas encore qu’elle vit, elle aussi, à l’échelle géologique ; mais ça, c’est une autre histoire…)

Donc, l’Afrique du Nord ouvre le bal (je parle bien de l’index géographique), avec l’Algérie, les Territoires Militaires du Sud ou Sahara, et la Tunisie. S’ensuit l’Afrique Occidentale Française, avec la Côte d’Ivoire, Dahomey (l’actuel Bénin), la Guinée Française (l’actuelle Guinée… guinéenne :-)), puis la Mauritanie, le Sénégal, le Haut-Sénégal et le Niger (aujourd’hui le Mali, le Niger et le Burkina Faso), suivis du Territoire Militaire du Niger (une autre partie du Niger d’aujourd’hui).

Ce n’est pas fini. Arrive l’Afrique Equatoriale Française, avec le Gabon, le Moyen Congo (République du Congo), L’Oubangi — Chari — Tchad (République Centrafricaine). Puis l’Afrique Orientale et Océan Indien, avec Les îles Amsterdam, Kerguelen et Saint-Paul, la Côte Somalis (aujourd’hui Djibouti), Madagascar, avec un index très fourni, et la Réunion.

On change ensuite de continent pour aborder les Antilles, Guyane et Clipperton, en commençant par la Guadeloupe et les îles voisines, la Martinique, puis la Guyane. Clipperton, c’est dans le Pacifique Nord, mais Lacroix a fait le choix de faire figurer l’atoll ici (n’y figure finalement qu’une occurrence de variscite, mentionnée dans le tome 4).

On part ensuite en Asie, en commençant par l’Indochine Française (qui s’étalait sur tout ou partie, de mémoire, de la Malaisie, du Viêt Nam, du Cambodge, de la Thaïlande, du Laos et du Myanmar).

L’Océanie vient clôturer la déjà longue liste, avec la Nouvelle-Calédonie, Tahiti et les Archipels Gambier, Tuamotou, etc.


Cet index géographique de près de 400 pages, dont un quart hors « métropole », prouve, si besoin était, que la Minéralogie de la France et de ses Colonies, en cinq tomes, ce n’est pas qu’un instantané (bon d’accord, un instantané sur vingt ans) du savoir minéralogique d’une époque, c’est aussi une tranche d’Histoire, un aperçu d’un autre monde pas si lointain, qui explique notamment la provenance de certaines pièces minéralogiques dans les collections françaises, et l’affinité que l’amateur français peut avoir avec tous ces territoires et leurs habitants.


Voilà, c’était le dernier tome. Mais que le lecteur ne s’inquiète pas, il reste encore beaucoup d’écrits et de traces d’Alfred Lacroix, maintenant dans le domaine public. Je laisse donc l’amateur trouver son chemin dans les diverses sources mentionnées dans les présentations de ces cinq tomes, ainsi que dans le petit article Le Lacroix enfin dans le domaine public !

 

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Introduction du deuxième supplément

Le nombre des espèces étudiées dans ce supplément étant relativement peu considérable, il m’a paru préférable de suivre l’ordre alphabétique, mais en ne séparant pas les minéraux d’un même groupe.

Chaque groupe est traité dans l’ordre alphabétique de l’espèce que j’ai choisie pour le dénommer dans le cours de mon livre.

Comme dans le premier supplément (T. IV, p. 670 à 904), les titres sont écrits en capitales italiques pour les espèces décrites dans les volumes précédents et en capitales droites pour celles qui ne figurent pas dans ceux-ci.

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En ce qui concerne Madagascar, d’où j’ai rapporté récemment de très nombreux documents nouveaux, je ne m’occuperai ici que des minéraux et des gisements offrant un intérêt spécial ; pour plus de détails, je renvoie à l’ouvrage qui paraîtra prochainement sous le titre : Les minéraux et les roches de Madagascar. J’ai été conduit à rectifier l’orthographe de quelques noms de lieux déjà cités dans les volumes précédents.

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