Pour les raisons que j’évoquais en introduction de la revue Hastial, l’exploitation minière a tout à voir avec la minéralogie. Elle est pour ainsi dire un préalable à l’activité de l’amateur de minéraux. Pour l’amateur passionné par le patrimoine minier, il est un objet incontournable : la lampe de mineur. Un passionné, s’il en est un en Espagne, c’est bien José Manuel Sanchis. On retrouve cet auteur très régulièrement dans les revues Hastial et Amalgama, mais il a commis à lui seul une série de 6 volumes sur ce sujet seul des lampes de mineurs : 79 articles au total, en 2387 pages, entre le 14 août 2008 (parution du volume 1) et le 21 août 2022 (parution du volume 6). Je me suis dit que cela pourrait intéresser ceux qui, parmi vous, sont aussi des passionnés de lampes, de wagonnets et autres outils utilisés dans les mines d’hier et d’aujourd’hui (j’en connais quelques-uns).

L’éditeur MTI lance donc cette série d’études consacrées à l’histoire des lampes de mines et à ceux qui les ont créées : inventeurs, fabricants et marques spécialisées. Ce travail vise à rassembler et structurer les connaissances sur la lampisterie minière espagnole, encore peu étudiée. La série s’ouvre sur un catalogue général alphabétique, avant de présenter en détail les constructeurs les plus importants, leurs modèles et leurs innovations. Elle a pour ambition d’établir un socle de référence pour de futures recherches sur ce pan méconnu du patrimoine minier.

Remarque : j’ai rangé dans la catégorie « revues » ces 6 volumes, car ils ont fait l’objet d’une publication périodique. Cependant, les 6 volumes qui forment l’ensemble de l’œuvre sont maintenant publiés et représentent un travail achevé, cohérent, dont la pagination est ininterrompue entre tous les tomes (sauf le tome 6 qui est à lui seul consacré aux lampes Adaro). Je la laisse comme périodique, même si cela n’est plus d’actualité.

Ci dessous la présentation par l’éditeur de cette série d’étude.

Nous entamons dans MTI une série d’études monographiques consacrées aux entreprises, inventeurs et marques commerciales — qu’il s’agisse de personnes ou de sociétés — ayant participé à la fabrication, la distribution et la vente de lampes destinées aux mines.
Notre objectif est de les rendre aussi exhaustives et rigoureuses que possible, afin d’établir les bases de futures recherches et pistes de travail.
Nous commençons par dresser une liste alphabétique de l’ensemble de ces acteurs, sous la forme d’un catalogue général, avant de présenter, individuellement, les constructeurs ou entreprises ayant eu la plus grande importance technique et historique.
Nous souhaitons rassembler la quasi-totalité des données et connaissances disponibles à ce jour, tout en corrigeant certaines erreurs relevées dans les précédents travaux consacrés à la lampisterie minière espagnole.
Nous sommes conscients que, dans un domaine où presque tout reste à découvrir, il subsistera des imprécisions ou des erreurs ; mais c’est précisément dans ce but que nous publions ces études : pour ouvrir des pistes de recherche que d’autres spécialistes du sujet pourront approfondir, corriger ou compléter.
Il convient de préciser que, s’agissant des lampes à acétylène, de nombreux inventeurs et fabricants les conçurent initialement pour un usage domestique, ce qui ne les empêcha pas d’avoir été employées, à certaines périodes historiques (notamment durant l’après-guerre) ou pour des raisons purement économiques, comme lampes de mine.
Lorsque ce sera le cas, et si nous en possédons la preuve formelle, nous le signalerons.
De même, il faut garder à l’esprit que beaucoup des noms figurant dans la liste générale orientèrent leurs inventions vers des usages exclusivement industriels, sans lien direct avec l’exploitation minière.
Nous avons néanmoins choisi de ne pas les écarter pour le moment, et de les maintenir dans la liste, car il est possible que certains d’entre eux aient, à un moment donné, fabriqué des appareils destinés à l’usage minier, encore inconnus à ce jour.
Rappelons que, contrairement aux lampes de sécurité, dont la fonction était clairement définie, les lampes à acétylène pouvaient parfaitement avoir un usage mixte.
Il en allait de même pour les lampes à flamme nue (lampes siciliennes, lampes tempête, chandelles, fanaux, lanternes, etc.).
Enfin, nous avons jugé opportun de présenter ces travaux de manière individualisée, en reléguant à l’arrière-plan — sans toutefois les ignorer — les critères chronologiques ou typologiques.
Ainsi, pour chaque fabricant, si celui-ci a produit des appareils de natures diverses, tous les modèles construits seront présentés, quels que soient leur source d’énergie, leur type ou leur usage.
Dans le cas où le fabricant aurait attribué à ses modèles un numéro, une référence ou un nom spécifique, nous les respecterons ; sinon, nous leur attribuerons une référence arbitraire facilitant leur identification.
Nous espérons que cette série de publications permettra de poser des bases solides pour une connaissance approfondie et étendue de l’histoire de la lampisterie minière espagnole.

José Manuel Sanchis