
- La prospection minière à la batée dans le Massif armoricain — Guigues — Devismes
- Atlas des minéraux métalliques — Paul Picot — Zdenek Johan
- Atlas photographique des minéraux d’alluvions — Pierre Devismes
Parmi les Mémoires du BRGM, il y avait trois volumes que je souhaitais absolument avoir dans ma bibliothèque, il s’agit de l’Atlas photographique des minéraux d’alluvions — Pierre Devismes, de La prospection minière à la batée dans le Massif armoricain — Guigues — Devismes, et de celui-ci.
Même si cet Atlas des minéraux métalliques est bien moins utile à l’amateur (il est effectivement très technique), il bénéficie de la réalisation soignée des deux autres avec un grand nombre de photos couleur, si particulières à la métallographie, et d’une volonté des auteurs de satisfaire autant les spécialistes que les étudiants.
Ce ne sont pas moins de 350 minéraux métalliques qui sont passés au crible de la méthode de détermination des auteurs.
Au sommaire :
- Principe et intérêt de l’étude métallographique
- Confection des surfaces polies
- Pratique de la méthode et travaux de détermination
- Principaux types paragénétiques
- Caractéristiques des minéraux
- Tableaux des pouvoirs réflecteurs (lumière blanche)
- Tableaux des pouvoirs réflecteurs (lumière monochromatique)
- Minéraux colorés en lumière naturelle
- Minéraux automorphes
- Minéraux collomorphes
- Minéraux zonés
- Minéraux se corrodant à la lumière
- Minéraux se ternissant ou s’oxydant à l’air
- Minéraux présentant des clivages
- Minéraux présentant des particularités de polissage
- Minéraux isotropes
- Couleurs de polarisation
- Réflexions internes
- Macles
- Structures d’exsolutions
- Tableau de déterminations des principaux sulfures et sulfosels de Pb, Bi, Cu et Ag
- Récapitulation et conseils pour l’observation en lumière réfléchie
- Planches photographiques : structures diverses
- Appareillage utilisé
- Description des espèces (350 minéraux sur presqu’autant de pages)
Avant-Propos :
ReplierCet ouvrage a été composé à l’intention des métallogénistes et des étudiants. Il s’adresse donc à un public averti et, pour cette raison, il se veut essentiellement pratique, faisant abstraction tant des considérations théoriques relatives aux phénomènes de la réflexion, que des détails de la technique microscopique.
Nous ne prétendons ni remplacer ni compléter certains ouvrages exhaustifs, tels que l’énorme travail de P. Ramdohr (Die Erzenmineralien und ihre Vervachsungen, 1960) ou les tableaux de W. Uytenbogaardt et E. A. J. Burke (Tables of microscopic identification of ore minerals, 1971).
Lire la suiteLe lecteur peut être surpris de ne trouver qu’une bibliographie succincte dans notre livre. En effet, nous avons voulu constituer un ensemble de données homogène, basé uniquement sur les observations ou les mesures effectuées par nous-mêmes, en évitant précisément de rassembler des informations dont la valeur serait inégale. Ce travail a été rendu possible grâce à l’existence d’une collection de référence de sections polies au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). Cette collection constitue, du moins nous avons la faiblesse de le penser, l’une des plus riches collections du monde. Tous les minéraux étudiés ont été soigneusement vérifiés par rayons X ou à l’aide de la microsonde électronique.
Affrontant tous les jours de problèmes de détermination et d’étude des minéraux métalliques, nous avons voulu que notre livre traduise, autant que possible, notre propre approche, tout en sachant que rien ne peut remplacer des années d’expérience dans ce domaine.
La première partie de cet ouvrage est consacré à l’intérêt des méthodes métallographiques dans l’étude et la recherche des minéraux, ainsi qu’à la pratique de ces méthodes avec une description des appareillages utilisés. Une série de tableaux concernant les diverses caractéristiques couramment employées facilite la détermination des espèces en permettant, par élimination successive, de réduire progressivement le champ des recherches.
La seconde partie est une monographie détaillée de 350 minéraux présentés par ordre alphabétique. Elle met l’accent sur l’importance des phénomènes chromatiques entre nicols croisés dans la détermination des espèces minérales métalliques, et comporte, de ce fait, de nombreuses photographies en couleurs. Ceci constitue, à notre connaissance, la première tentative sérieuse de ce genre. Les pouvoirs réflecteurs qui accompagnent la description de la plupart des espèces ont été tous mesurés dans des conditions opératoires identiques.
Nous espérons que ce volume apparaitra suffisamment simple pour être utilisé facilement par les débutants, suffisamment élaboré pour les spécialistes et, enfin, assez clair et attrayant pour être utilisé par tous. Si cet ouvrage peut conduire à une plus large utilisation des méthodes métallographiques dans les sciences de la Terre, notre but aura été atteint.
Cet ouvrage s'adresse aux praticiens, spécialistes ou étudiants, qui cherchent à identifier les minéraux des minerais en section polie au microscope métallographique polarisant. Il faut dire, dès le départ, que les auteurs ont magistralement atteint leur but : leur connaissance de ces minéraux est si complète que le praticien y trouvera certainement toutes les réponses possibles aux questions qu’il se pose lors de l’examen microscopique.
L’Atlas comprend la description détaillée de 350 espèces minérales, une ou deux pages étant consacrées à chacune d’entre elles. On y trouve les propriétés optiques classées dans l’ordre suivant : couleur, pouvoir réflecteur (qualitatif, par comparaison), anisotropie, structure (texture), minéraux associés, gisements, critères de détermination (distinction avec les espèces proches par leurs propriétés optiques). Elles sont accompagnées d’une photographie, généralement en couleur et montrant les couleurs du minéral en lumière analysée, car les auteurs considèrent, à juste titre, qu’elles constituent la propriété visuelle la plus caractéristique. Effectivement, cette propriété est essentielle, mais elle est complexe et dépend, entre autres, de l’état de polarisation de la lumière incidente ; on peut donc regretter que les auteurs n’aient pas insisté sur la nécessité d’un réglage parfait du microscope — même et surtout si on décroise ensuite les polariseurs — pour pouvoir effectuer des observations comparables entre elles et avec celles des auteurs.Les descriptions sont précédées de nombreuses tables permettant d’orienter l’examen pour identification : minéraux classés par leur pouvoir réflecteur « en lumière blanche » et en lumière monochromatique (4 longueurs d’onde), par intensité de la couleur en lumière polarisée et en lumière analysée, etc. De nombreuses planches en noir présentent des exemples d’assemblage de ces minéraux. Un certain nombre de considérations générales sur la « Pratique de la méthode », etc., aideront considérablement l’étudiant et compléteront les habitudes des spécialistes. Enfin, chaque page consacrée à la description d’une espèce présente les valeurs de dispersion des pouvoirs réflecteurs de 420 à 700 nm (tous les 20 nm). Cet ouvrage est donc le premier à présenter en même temps les données qualitatives et quantitatives concernant l’identification des minéraux des minerais au microscope.
On est donc un peu étonné de trouver dans la « Pratique de la méthode » un exposé au ton un peu polémique sur l’utilisation des pouvoirs réflecteurs lorsque, par exemple, les auteurs s’en prennent à ceux qui « faisaient même abstraction de tous les autres critères et basaient leur détermination uniquement sur le pouvoir réflecteur ». À notre connaissance, il n’existe pas de minéralogiste qui n’estime nécessaire de faire précéder toute mesure par un examen qualitatif le plus approfondi possible. Nous rejoignions déjà les auteurs quand nous écrivions, dans l’analyse de la 4e édition du traité de P. Ramdohr (Bull. Soc. fr. Minéral. Cristallogr., 1976, p. 259) que « les mesures doivent toujours être précédées par l’établissement le plus approfondi des propriétés optiques visuelles, de la paragenèse et de la géochimie apparente du minerai ». Mais nous y exposions que « très rares sont les observateurs dont la mémoire visuelle et la culture minéralogique peuvent approcher celles de P. Ramdohr ». Par conséquent, les minéraux opaques microscopiques devront être déterminés par des propriétés optiques quantitatives et objectives indépendantes de l’opérateur.
On peut sans doute expliquer la sensibilité des auteurs vis-à-vis de ceux qui essaient de promouvoir la mesure des propriétés optiques, par leur connaissance exceptionnelle des propriétés qualitatives : celles-ci leur suffisent — mais, à notre avis, ce n’est malheureusement pas le cas général — pour aboutir à une identification. Il nous paraît donc qu’ils sous-utilisent les données publiées (les leurs ou celles des Tables internationales publiées par la Commission de Microscopie des Minerais de l’I. M. A., qui auraient pu être citées dans la bibliographie). Quelques mesures permettent de distinguer facilement, par exemple, par la forme des courbes, la sulvanite de la colusite, la briartite de la gallite, etc. De la même façon, l’existence d’un pouvoir réflecteur indépendant de l’orientation de la coupe cristalline (R0) dans le cas des uniaxes permet de distinguer les minéraux de haute et basse symétrie (par exemple, luzonie et l’énargite), de déterminer le signe de la biréflectance des minéraux uniaxes (et de distinguer, par exemple, la mawsonite et la remierite), etc.
Il existe actuellement un hiatus entre les minéralogistes qui établissent les propriétés optiques quantitatives des minéraux absorbants et ceux qui identifient ces minéraux dans les minerais. La qualification particulièrement élevée des auteurs de l’Atlas dans ces deux directions devrait particulièrement les désigner, dans une nouvelle édition de leur ouvrage, pour combler ce fossé et introduire en métallogénie l’utilisation des mesures telle qu’elle se fait en pétrologie.
Pour conclure, il n’en reste pas moins que l’Atlas des minerais métalliques occupe un créneau qui restait à pourvoir. Très documenté et très clair, même pour les espèces les plus difficiles à reconnaître, très à jour puisqu’il traite des minéraux découverts le plus récemment, introduisant l’utilisation des pouvoirs réflecteurs pour l’identification, extrêmement bien présenté, très agréable et très commode d’emploi, il constitue un outil de base pour tout spécialiste des minerais et a donc sa place dans tous les laboratoires concernés, parmi lesquels en particulier ceux de minéralogie et de géologie appliquée.
