Le secteur d’Échassières (Allier)

Éditorial, par Jean-Pierre Barral

Le secteur d’Échassières, et plus particulièrement le domaine minier des Montmins, a depuis longtemps la faveur des microminéralogistes de tout poil, aussi bien français qu’étrangers, et les visites de groupes sur ses gisements se sont succédé pendant de longues années à un rythme soutenu.

De quelles conditions particulièrement favorables dispose donc ce site, pour avoir autant de succès ? En premier lieu sa situation en plein centre de la France le rend facilement accessible, quelle que soit la région de France où on réside. L’accès au gisement des Montmins lui-même est extrêmement aisé et ne nécessite aucune compétence physique particulière.

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La recherche dans les haldes de la mine, en surface tout du moins, ne nécessite pas non plus de travaux importants. Évidemment, au fil des années, les échantillons intéressants facilement accessibles se sont faits plus rares, et il faut désormais engager des travaux de terrassement un peu plus importants. Cette facilité de recherche est d’autant plus gratifiante que les échantillons trouvés, pour des micromonteurs, sont très variés tant par le nombre des espèces que par la richesse des cristallisations.

Les membres de l’AFM ne s’y sont pas trompés et ont été parmi les tout premiers visiteurs du site. Dans le Cahier des Micromonteurs, cela s’est traduit par plusieurs petits articles en 1996, suivis par une publication importante en 2000 ; simultanément, d’autres publications ont été faites dans diverses revues spécialisées. Cependant, deux éléments importants freinaient à cette époque une parution de qualité dans nos colonnes :

• Les techniques de photo de haute qualité pour les microminéraux n’en étaient encore qu’aux balbutiements ;
• La détermination des espèces récoltées restait incertaine.

En quelques années, la situation a beaucoup évolué : les photos proposées, y compris pour des cristallisations inframillimétriques, sont d’une qualité exemplaire, comme vous pourrez le constater. De très nombreuses analyses et études ont été faites, notamment par le Laboratoire Magmas et Volcans de l’Université Clermont Auvergne ainsi que les minéralogistes allemands avec Uwe Kolitsch en premier lieu, ce qui contribua à augmenter le nombre d’espèces recensées, et nous permet désormais de mettre un nom sur la grande majorité des échantillons illustrant ce cahier ; il reste, certes, des zones d’ombre, qui résultent surtout de la variabilité des compositions des minéraux et de la fréquence de termes de passage d’une espèce à l’autre, points que nous développerons dans le chapitre minéralogie.

Le résultat de ce long travail est maintenant sous vos yeux, et nous espérons que vous aurez grand plaisir à parcourir ces pages, qui rappelleront sans doute à beaucoup d’entre vous de bons moments de recherche.