Texte établi et traduit par : Suzanne Amigues

Les pierres - Théophraste
Éditions :Broché
ISBN : 9782251006239
Pages : 136

J’avais eu l’occasion de parcourir des traductions disponibles sur internet, mais j’ai vite compris qu’au-delà d’une traduction, aussi fidèle que possible, il me fallait un accompagnement à la lecture. Cette édition tombe à pic, donc, car si le texte en lui-même ne fait que quelques dizaines de pages, l’ensemble de l’ouvrage de Suzanne Amigues propose un accompagnement à la lecture qui permet d’appréhender l’époque et la langue d’une manière pour moi inédite.

Une lecture que je conseille pour qui souhaite « remonter aux sources », d’une certaine manière.

Ce Περὶ λίθων (Peri lithon, traduit en latin par De lapidibus) expose le texte en grec avec, en face, sa traduction en français. Si des notes, nombreuses, expliquent les choix du traducteur (l’ouvrage a été traduit de nombreuses fois, mais chaque traducteur fait parfois des choix qu’il doit expliquer), beaucoup d’entre elles sont des explications bienvenues pour la compréhension littérale du texte. C’est pourquoi Suzanne Amigues ne nous livre pas seulement une traduction excellente, mais aussi un guide de compréhension, presque un guide de voyage, pour embrasser dans sa totalité cette œuvre qui a traversé les millénaires.

Table des matières :

  • Introduction
  • Sommaire du traité Les Pierres
  • Sources et transmission du texte
  • Sigla
  • Texte et traduction
  • Bibliographie
  • Commentaire
  • Annexe

Autrice : Suzanne Amigues[1]Suzanne Amigues : née à Lodève (Hérault) en 1937 ; études de lettres classiques à la Faculté des Lettres de Montpellier ; admission en 1959 à l’agrégation de grammaire ; … Lire la suite.

Et concernant le livre lui-même, ci-dessous un extrait, en exclusivité, d’un article en cours d’écriture :

(…)

Mais laissons Aristote derrière nous. Car c’est surtout son élève Théophraste (le « divin parleur »), toujours au quatrième siècle avant notre ère (vers la fin), qui allait prendre le relais dans son traité « Peri lithon » (Περὶ λίθων). Théophraste revient souvent dans la littérature antique relative aux pierres. « Peri lithon » signifie littéralement « Autour des pierres », qu’on traduit généralement en français « les pierres », en latin le « De lapidibus »). Théophraste y divise les fossiles de son maître en pierres, terres et métaux, classés ensuite en fonction de leur utilité et de leur valeur, de leur aptitude à être travaillés, gravés, tournés ou sciés, cuits ou non (nous reviendrons sur l’aspect « utilitaire » comme critère de classification, parce qu’il revient régulièrement). Mais Théophraste s’attarde aussi sur les caractéristiques propres des pierres : douceur, densité, dureté, tendreté, éclat, transparence, couleur, moelleux. Ainsi que sur certaines propriétés physiques : les pierres qui sont solubles, celles qui sont insolubles, le magnétisme (« vertu attractive », Pierre d’Héraclée).

Alors, si on s’arrête un petit peu, nous avons une bonne et une mauvaise nouvelle concernant l’œuvre de Théophraste. Je cite : « Les minerais ayant fait l’objet d’une autre étude, parlons maintenant de ces dernières », conclut-il, en parlant des pierres, le premier paragraphe du Peri lithon. On sait donc, par l’auteur lui-même (confirmé par une autre source plus tardive, Diogène Laërce, poète et biographe du IIIe siècle de notre ère) qu’il a produit, dans le domaine qui nous intéresse, au moins deux ouvrages : le Peri lithon, dont nous parlons ici, et le Peri Metallon (Περὶ μετάλλων), et c’est là la mauvaise nouvelle : on n’en a aucune trace ! Frustrant, hein ? Surtout quand on sait que ce premier ouvrage consacré aux mines et métaux tenait en deux volumes (selon les interprétations de Laërce, on se dit que ç’aurait été une source extraordinaire d’informations).

(…)

Parution :
Maison d’édition : Les Belles Lettres
Éditeurs :
Genres :
Étiquettes :

Présentation de l’éditeur :

Avec « Théophraste, Les pierres », s’achève l’édition dans la CUF des études zoologiques, botaniques, minéralogiques effectuées au IVe siècle av. J.-C. par les naturalistes grecs Aristote (pour les animaux) et son disciple Théophraste (dans les deux autres domaines). Après la mort d’Aristote, Théophraste a prolongé l’œuvre de son maître par la rédaction des « Recherches sur les plantes » (5 vol. dans la CUF) et des « Causes des phénomènes végétaux » (3 vol. ibid.).
À une époque où la minéralogie ne s’appuyait pas sur l’analyse chimique, un ouvrage traitant des pierres ne pouvait que décrire les minéraux bruts, leurs gisements en Grèce et ailleurs, leurs usages et propriétés. L’ouvrage, rédigé vers 310 av. J.-C., comprenait, d’après l’auteur lui-même, trois livres dont les deux premiers traitaient des pierres précieuses (or, argent) ou particulièrement utiles (cuivre, étain, fer, etc.). Ils ont disparu dès l’Antiquité, victimes des convoitises que l’on imagine. L’ouvrage que voici est donc le dernier livre, réservé aux matériaux de construction et d’ornement, aux teintures dont l’Antiquité faisait grand usage, ainsi qu’à des minéraux apparemment aussi éloignés les uns des autres que le charbon et l’ambre.

Théophraste

Moins connu que ses maîtres Platon et Aristote, Théophraste (371-287 av. J.-C.) est tombé dans un injuste oubli. Sa biographie antique lui attribue environ deux cent vingt ouvrages traitant de sujets variés : logique, rhétorique, politique, etc. Mais l’essentiel de sa vie scientifique fut consacré à l’observation et à la description des végétaux de Grèce et de l’Orient parcouru par l’expédition d’Alexandre. Les ouvrages qu’il leur a consacrés ont paru tellement fondamentaux qu’ils ont été conservés jusqu’à nos jours, et permettent de voir aujourd’hui en Théophraste le « père de la botanique ».

Biblissima ?

Je pose cette référence ici, en attendant savoir quoi en faire (mais ça a l'air d'être un truc formidable !)

https://portail.biblissima.fr/fr/ark:/43093/oedatab03f3dd8b363ade29b99bbdae2e886481a21e92a

Notes

Notes
1 Suzanne Amigues : née à Lodève (Hérault) en 1937 ; études de lettres classiques à la Faculté des Lettres de Montpellier ; admission en 1959 à l’agrégation de grammaire ; enseignement du second degré (à Montpellier et à Lodève) ; mutation en 1967 à l’université de Montpellier sur un poste de langue et littérature grecques, occupé jusqu’à la retraite (1997).

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